Quand j’ai ouvert les yeux ce matin, j’étais sur un nuage. Un nuage provenant du septième ciel, qui tranquillement descendait, me laissant reposer un pied sur terre. Ça avait été fou. Magique. À croire que Damian, maintenant surnommé « le maître caresseur de chattes » avait des pouvoirs spéciaux, ou quelque chose du genre. Il m’avait fait ressentir des choses que je ne croyais pas être humainement possible. J’avais tout vécu, en un soir, des petits papillons en furie, jusqu’à la perte de contrôle complète, l’abandon de mon corps au sien. Bang bang bang. Le rêve, tout droit tiré d’un film pour ados. La nouvelle cheerleader, le footballer, et des feux d’artifices. Nul besoin de préciser que je restais longtemps dans mon lit, à y repenser, à me rouler dans mes couvertures avec le sourire aux lèvres : je l’avais fait. Avec lui. La veille avait été le plus beau jour de ma vie, et je vais garder le tout en souvenir, jusqu’à ma mort.

J’aurais pu rester là, a rêvasser, à l’imaginer, à scénariser, dans ma tête, comment serait la prochaine fois, toute la journée. Mais vers midi, je me rappelai que j’avais rendez-vous avec Alex au refuge. On allait caresser des chats, pour vrai. Cette sortie m’avait franchement parue comme une bonne idée avant-hier, avant que je goûte à l’interdit, ou que je découvre que j’étais moi-même une chatte, mais après cela, ça me paraissait plutôt comme une corvée. Je n’avais vraiment rien contre Alex – sauf peut-être le fait qu’il ait tenté de me retenir de rejoindre Damian, et donc, essayé de m’enlever la plus belle nuit de ma vie – ni contre les chats, ils faisaient toujours partie des choses que je préférais. Seulement, je savais a présent que mon corps m’offrait plus de possibilités et que ce n’était certainement pas dans un refuge pour animaux que j’allais les découvrir, a moins que…

Je me levais du lit, carrée. Je devais me préparer, me mettre jolie. Devenir un fantasme, quelqu’un a qui personne ne peut résister, même pas le pape. Je devais me donner un air de sirène, devenir une Ariel, blonde, et réelle. Je me maquillais, mais pas trop, ça ne devait pas avoir l’air forcé. Je me coiffais, avant de passer la brosse pour donner un air un peu négligé à mes cheveux. J’allais être une bénévole craquante. J’enfilai une robe, avant de l’enlever. Ce n’était pas la sortie idéale pour ça. Je choisis plutôt les vêtements que j’avais qui alliaient le mieux féminité et confort, soit un mini-short et un tee-shirt : je suivais l’exemple megan fox. Je pris mes clefs et mon sac a main, et j’étais prête a partir, espérant de tout cœur que mon plan marcherait. De toute façon, ça ne devait pas être si dur que ça de prendre un joli garçon dans ces filets.

Je me rendis au lieu de rencontre, au pas de course : tous ces efforts pour avoir l’air négligé m’avaient bien mise en retard. Arrivée, je remarquai avec soulagement que ma proie n’était pas partie, malgré l’attente. Je m’approchai donc, sourire amical aux lèvres. Un stratagème, pour l’avoir sans même qu’il n’ait le temps de le réaliser. « Hey! Désolée du retard, je… je dormais! J’ai eut une nuit assez courte en fait, alors, tu vois, j’avais besoin de repos. Tu n’attends pas depuis trop longtemps, tout de même?» nous commençâmes à marcher vers la porte du refuge, lentement. J’essayais d’entretenir la conversation de tout plein de manière, tout en essayant d’attirer son attention, un peu. « Tu es allé voir le film finalement hier?» je continuai a sourire, ayant l’air tout a fait naturelle, je crois. Je tirai la porte, en vraie… gentlewoman, le laissant entrer. J’étais une stratège incroyable.