5 choses que j'adore ★ le foot. la musique. faire des blagues. mon équipe. les tortues ninja.
5 choses que je déteste ★ l'inspecteur gadget. le jugement. le vert pâle. les serpents. les cons.
Si je devais vivre après 2012 je choisirais de ★ continuer.
Si je trouve un billet de 100$ par terre, je ★ fais des cadeaux a mes proches.
Si je devais me taper un personnage historique connu, ce serait ★ on ne tape pas, c'est pas gentil!
Je suis mort, je rencontre Dieu, je lui dis ★ Bonjour, où est ma maman?
Le souvenir le plus marquant que j'ai c'est ★ quand mes parents sont morts
Au pieu, sur une échelle de 1 à 10,je me donnerais ★ zéro?
Si je devais me résumer en un mot, une phrase, une citation ou une image ★ je sais pas

J’ai toujours été celui qui, sur une photo de famille, est à part, trop différent des autres. Un mouton noir. Avant mes huit ans, j’étais le petit brun aux yeux bruns, dans une famille de blondinets. Maman se teignait les cheveux, certes, mais il n’en restait pas moins que je cadrais mal. On aurait pu croire que j’étais adopté – mais je ne l’étais pas, du moins, pas encore, à l’époque. Après mon huitième printemps, eh bien, j’avais simplement l’air d’avoir été intégré dans un environnement qui n’était pas le mien, parce que je l’avais été. Un poisson hors de l’eau.

Mes parents étaient des gens corrects, mes vrais parents, je veux dire. Corrects, car la bonté de ma mère annulait la connerie de mon père. Ils faisaient leur vie, réussissant plutôt bien. Papa était en affaires, mais il gagnait surtout son argent sur les tables de poker – il avait un don pour bluffer sans que personne ne puisse le remarquer, pas même ma maman. Elle, elle était… ma mère. Je me souviens qu’elle était diplômée, mais je ne sais plus trop en quoi. Elle n’avait jamais vraiment eut à travailler, comme elle préférait nous faire de la soupe, à mon frère et à ma petite personne. Moi, j’avais la vie facile. École, déranger mon grand-frère, voler des biscuits de la jarre pour aller les manger devant les tortus ninjas, c’était vraiment bien. J’avais tout ce que je voulais, quand je le voulais. Je pouvais encore croire en tout, tant au père noël, qu’au fait qu’un jour, j’allais devenir une super star. Puis, un soir, en revenant du cinéma, j’ai dû grandir. Le père noël et la fée des dents sont soudainement partis. Papa perdit le contrôle de la voiture. Pouf. Un face à face, et c’était la fin pour mes parents.

J’ai souvent l’impression qui me manque des bouts de ma vie, comme si on me les avait piqués pendant que je dormais. Je me souviens vaguement de ma vie avant le décès de mes parents. Mes seuls souvenirs précis étant le fait que je piquais des biscuits, que j’agaçais mon frère, et l’odeur des cheveux de ma mère. Ils sentaient le lilas. Je me souviens très bien du soir où c’est arrivé, par contre. Du coup de pied que j’avais donné, sous la table du restaurant, à mon frère, et qui l’avait fait crier. Du fait que j’avais pleuré, comme un con, pensant qu’il m’en voulait et que je n’étais «plus son frère ». Qu’il m’avait pris dans ses bras en riant de moi. J’ai souvenir du « les garçons, lâchez-vous » de papa, puis de la dispute qui était éclaté entre lui et maman, au sujet de nos accolades fraternelles qui allait nous rendre marginaux, selon lui, mais qui étaient totalement saines, selon elles. Je me souviens de la route jusqu’au cinéma, et de la guerre de pouces que j’avais perdu. Je me rappelle que le popcorn, à cette époque, était vachement moins cher, plus gros, et qui en plus, avait meilleur gout. Le film, comme il avait été choisi par mes parents, était très moyen. L’inspecteur gadget. J’avais d’ailleurs du réveiller mon frère à coup de popcorn en plein milieux, comme il était tombé endormi. Puis, nous avions marché jusqu’à la voiture, heureux, du moins pour ma part, mais surtout énervé : le coca m’a toujours fait cet effet. Nous étions entrée, je m’étais assis, sur la banquette arrière, avait attaché ma ceinture, et rappelé à mon frère de faire la même chose, avant de remarquer que c’était déjà fait. La radio était allumée, pendant qu’on roulait, et je chantais a plein poumons Fly Away de Lenny Kravitz, du moins, avant que mon frère me dise que j’allais lui briser les oreilles. Je me souviens d’avoir stoppé net, pour lui sourire, que l’on c’était tournés pour regarder notre maman qui rigolait. Lenny criait Yeah Yeah Yeah Yeah Yeah, dans la radio… et ça avait fait boom. Fort.

Je crois que j’ai perdu conscience quelques secondes, des minutes, peut-être, mais je me suis réveillé. J’ai touché mon nez, qui saignait. Je m’en suis plaint, a tout le monde, mais je n’eus pas de réponse… et j’ai remarqué que tout était défoncé. J’eus un choc assez puissant, j’avais déjà compris, je crois, que c’était grave. Je tentais d’ouvrir ma porte, sans succès. Je donnais donc quelques poussés à mon frère, qui était assis à mes côtés, comme endormi. Il avait quelques réactions, mais sans plus. Je passais donc par-dessus, pour tenter d’ouvrir la porte. Elle ouvrit, comme si rien ne c’était passé. Je sortis, essayant de ne pas brusquer mon frère, avant de le sortir lui aussi; Ma maman m’avait toujours dit qu’en cas d’urgence, on devait rester ensemble, alors, je tentais de le faire. Je ne fis pas trois pas avant de me faire rejoindre par des adultes, puis les ambulanciers. Je m’en sorti avec un nez cassé et un mal de cou qui me dura des mois, et qui aurait duré des années, sans physiothérapie. Mon frère lui, n’avait pas grand-chose non plus, seulement des douleurs, je crois. Contrairement à nous, mes parents n’avaient pas mis leur ceinture, avaient donc frappé le parebrise avant de se blesser sur leur appuie-tête. Ce fut leur fin. Je ne me souviens pas trop de comment j’avais appris qu’ils ne reviendraient plus, mais je sais que j’avais tellement envie de retourner à la maison. Je fis quelques familles d’accueil, avec mon frère, mais à tous les coups, ça n’allait pas. Je voulais ma maman, pas une autre. Lui, plus vieux, réalisait peut-être qu’elle ne reviendrait, ne faisait pas de crise… alors, dans l’impasse, nous fumes séparés. Je fis quelques familles de plus, sans que ça fonctionne. Et je tombai chez les Scott, ou, la patience incarnée.

Mes parents – les faux – étaient des gens… extraordinaires, selon la communauté. Mon nouveau père était pasteur, et dédiait sa vie à aider les autres. Ma nouvelle mère était, elle, propriétaire d’un petit restaurant. Quand j’arrivai dans la famille, ils avaient déjà quelques enfants, les trois plus vieux étaient leurs enfants biologiques, une fille de 15 ans, Mary, et des jumeaux de 13 ans, Dylan et Oliver. Ils en avaient déjà adopté deux, Sarah 5 ans – elle était là depuis toujours – et Emily, 10 ans. Je mis du temps à m’intégrer. Encore aujourd’hui, je ne suis pas tout à fait prêt à dire que je me sens vraiment chez moi, chez eux… il manque un morceau, je crois.

J’ai tout de même vécu une enfance correcte, après ces évènements, je crois. Certes, j’avais des nuits d’insomnie horrible, ou je passais mon temps à regarder les étoiles à la recherche d’explications, j’avais du mal à m’intégrer à l’école, et des petites choses du genre, mais ce n’était pas si grave que cela, je n’étais pas battu ou violer. Rien. La pire souffrance – outre mon deuil – que je devais endurer, c’était l’église. Je devais assister à toutes les messes, d’une religion dont je ne connaissais rien. Mes parents biologiques étaient disons, très… athées, au contraire de mes nouveaux parents. Avec le temps, j’ai compris ce que les gens allaient chercher en dieu, et je dois dire qu’aujourd’hui, j’y crois, sans même le vouloir. Peut-être par réflexe, par assimilation, ou par simple manque de réflexion vraiment poussée, je n’en sais rien. L’illumination, surement. Une chose qui n’a pas changé, par contre, c’est mon dédain pour la messe. Pas que j’ai quelque chose contre, mais je préfère faire mes lectures seul, penser. Je n’aime pas non plus les vieilles dames là-bas, qui me jugeaient pour rien.

C’est ma haine pour les vieilles dames de la messe qui m’amena jusqu’ici. Un dimanche, j’en vis une qui me regardait d’une façon bien étrange – mes cheveux devaient être trop longs pour son goût – alors, je décidai de la provoquer un peu. J’écartai les doigts et passai ma langue entre. Ça marché, mais malheureusement, mon père me vis, et décida pour moi que je ne devais pas accepter ma bourse pour une université de la nouvelle orléan - ma terre natale, mais qui ne m’avait pas vu grandir – mais bien celle que DCC m’envoyait.

Je recevais comme ça, deux invitations à intégrer des écoles parce que j’avais un certain talent au foot – j’avais surtout eut l’occasion de m’entrainer, avec mes deux grands frères qui jouaient, et mon père qui avait, autrefois, été joueur – et j’avais eu mon meilleur match à vie, le soir où les dépisteurs étaient dans l’assistance. Un coup de chance? J’en sais rien, on verra bien après 4 ans de collège.